Lou, 5 mois de volontariat en Grèce pour aider à la réhabilitation d’animaux sauvages
Je m’appelle Lou, j’ai 22 ans et j’ai réalisé un Corps Européen de Solidarité de 5 mois auprès de l’ONG Action for Wildlife à Thessalonique en Grèce.
Mes premiers pas
Vendredi 20 janvier 2023, j’atterris à Thessalonique la boule au ventre, peu confiante dans mon anglais, terrorisée par cette nouvelle aventure qui commence… Suite à un service civique dans l’environnement effectué en France, j’avais encore soif d’apprendre, soif de rencontres et de découvertes. Après un long voyage, j’arrive enfin au centre. Quelle bonne surprise lorsque je me rends compte que tous les volontaires présents parlent français ! Des étudiants, des personnes qui travaillent déjà, d’autres qui se cherchent… J’ai été très surprise par la pluralité des profils !
Les premiers jours de travail sont très difficiles pour moi, je ne m’attendais pas à ça. La saleté, les odeurs, la souffrance des animaux… Je me rappelle m’être effondrée dans le canapé en pleurant : “Je suis incapable de couper autant de poissons, c’est trop pour moi !”. Ce que je ne savais pas, c’est que quelques mois plus tard, les entrailles et le sang de poissons, ce serait du gâteau pour moi ! La confrontation à la mort a été d’autant plus violente pour moi, je me souviens avoir pleuré pour l’euthanasie d’une chouette, quelques mois plus tard, je ne ressentais plus rien lorsqu’un de nos pensionnaires succombe à ses blessures…
Mes activités
Les journées commencent toujours par la préparation de la nourriture pour tous les animaux du centre. Ensuite, par binôme, on attrape les animaux, nettoie les boîtes et donne à manger. Plus tard, lorsque l’on est un peu plus expérimenté, on assiste la vétérinaire dans les soins.
Après chaque journée de travail, il y a toute la partie nettoyage du centre. Sols, surfaces, vaisselle, linge, c’est une partie assez longue et barbante, mais qui est essentielle pour l’hygiène et le confort des animaux. Enfin, certains jours, nous avons l’occasion de relâcher des animaux, c’est la partie la plus gratifiante pour moi et cela m’aide à me rappeler ce pour quoi je suis ici.
Deux périodes
Il y a eu deux périodes bien distinctes pendant mon CES. Lorsque je suis arrivée, c’était la période calme, il n’y avait pas beaucoup d’animaux qui arrivaient, ce qui nous laissait le temps de poser beaucoup de questions à la vétérinaire et à la biologiste. Grâce à elles, j’ai pu apprendre, comprendre et découvrir beaucoup de nouvelles espèces d’oiseaux. Ayant la chance d’être en plein cœur d’une zone Natura 2000 et d’être entourée de zones humides, habitat parfait pour rencontrer de nombreuses espèces. Nos horaires nous permettaient d’avoir du temps pour aller observer les oiseaux dans le Parc Naturel d’Axios et de ce fait de peaufiner davantage nos connaissances naturalistes.
Nous travaillons constamment en équipe, cela m’a beaucoup aidé, je me suis sentie soutenue par les autres volontaires
Très vite, j’ai commencé à prendre mes marques, nous travaillons constamment en équipe, cela m’a beaucoup aidé, je me suis sentie soutenue par les autres volontaires. Parmi les compétences que j’ai pu développer, l’amélioration de mon anglais était un objectif très important pour moi. Cela n’a pas été facile tous les jours, j’ai beaucoup été frustré, mais j’ai finalement su dépasser mes peurs et me lancer. Le travail d’équipe est une compétence que j’ai aussi beaucoup améliorée, par binôme, il fallait savoir communiquer et s’entraider. Et bien sûr, j’ai aussi pu développer et approfondir mes compétences naturalistes, ce qui m’a été d’une grande aide pour la suite.
La deuxième période était beaucoup plus rude et difficile. C’était le début du printemps, tous les bébés ont commencé à arriver. Très vite, les horaires ont radicalement changé, on travaillait beaucoup plus et on ressentait aussi beaucoup plus de pression. On avait aussi moins le temps pour poser des questions, s’intéresser, il fallait se serrer les coudes pour réussir à nourrir et à soigner tous les animaux du centre. Malgré cela, c’était l’émerveillement de découvrir à quel point un caneton peut être mignon !
Mon évolution
Je me souviens d’une phrase que je répétais sans cesse : “Petit poussin a hâte de devenir grand aigle”. En effet, lorsque tu arrives au centre, tu as tout à apprendre. Tu vas commencer par faire les choses les plus simples et les moins techniques. Très vite, je me suis sentie frustrée, j’avais cette envie d’apprendre et d’évoluer, mais il fallait faire preuve de patience. Et au fur et à mesure, j’ai commencé à m’occuper des animaux dits faciles comme les hérissons et les corbeaux, plus tard, c’était les petits rapaces comme les chouettes et les faucons. Jusqu’au jour où j’ai appris à m’occuper des buses et des grands-ducs, des animaux beaucoup plus sauvages et dangereux. Au fur et à mesure de mon volontariat, je me suis rendue compte que plus j’avançais dans le temps et plus on me confiait de responsabilités.
En-dehors des missions qui m’étaient confiées, comme dit précédemment, je me suis très vite impliquée dans le birdwatching et les sorties naturalistes de manière autonome.
J’ai aussi eu la chance de pouvoir assister à une session de baguage sur des oiseaux avec des ornithologues. On nous a montré comment installer les filets de capture, déterminer l’espèce, l’âge et le sexe. Cette expérience fut riche en apprentissage et en découverte !
Mes perspectives
Parallèlement à mon activité au sein du centre, j’étais en recherche active et acharnée d’un contrat d’apprentissage pour intégrer un BTS Gestion et Protection de la Nature en alternance. C’était un travail long et fastidieux, je me suis posé beaucoup de questions et j’ai beaucoup douté de moi-même durant ces mois de recherche. Grâce aux savoirs que l’on m’a transmis durant mon volontariat, aux conseils et encouragements précieux de la vétérinaire et d’autres volontaires, j’ai réussi à décrocher mon contrat d’apprentissage. Je suis très fière de pouvoir intégrer la formation que je souhaite intégrer depuis maintenant deux ans. Je ne pourrais oublier cette phrase d’une volontaire et amie rencontrée à Action for Wildlife : “Quand on donne, on reçoit” qui m’a poussé à me battre jusqu’au bout pour ce qui m’anime !
Ce qui me tient à cœur
Je souhaitais aussi faire part de la dimension humaine qui a aussi été très importante pour moi dans mon volontariat. Cette aventure, je l’ai partagé avec d’autres volontaires (français et grecques) elle n’aurait jamais été la même sans eux. Nous travaillions et vivions ensemble, nous étions constamment ensemble et nous nous soutenions dans les bons comme dans les moments difficiles. Je ne pourrais jamais oublier toutes ces rencontres qui m’ont aussi fait évoluer et grandir personnellement.
Je ne suis pas allé au bout de mon volontariat. Je suis parti à un mois de la fin de mon contrat et cela m’a aussi permis de prendre conscience qu’il faut accepter de se retirer quand nos limites sont atteintes. Aujourd’hui, je suis très fière de mon volontariat, de tout ce que j’ai pu accomplir pour le centre, mais aussi pour moi-même, je sors de cette expérience profondément changée et confiante.
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