La belle aventure : témoignage d’une volontaire CES au Maroc
À l’aube de ses 30 ans, après une période difficile au travail, Claudia a décidé de concrétiser un projet qu’elle gardait en tête depuis plus de dix ans : partir en mission humanitaire. Jamais encore elle n’avait quitté la France plus d’une semaine, ni voyagé hors d’Europe. Son projet prend forme avec le Corps Européen de Solidarité, et elle choisit de nommer cette expérience « La belle aventure » : une aventure riche humainement et pleine de découvertes.

Surprise d’anniversaire 🥳
Quel est le titre que tu donnerais à ton expérience ?
La belle aventure, c’est le nom que je lui ai donné.
Un projet que j’avais en tête depuis 10 ans et qui s’est concrétisé à l’aube de mes 30 ans après une période difficile au travail. C’est cette période trouble qui m’a donné l’envie de partir vers d’autres horizons pour prendre du recul, me retrouver et apprendre à me connaître encore plus !
« La belle aventure » parce que c’était une aventure pour moi qui n’avais jamais quitté la France plus d’une semaine. Et puis belle, parce que je savais que cette expérience ne pouvait être que riche et belle humainement.
Quelles étaient tes principales hésitations avant de partir ?
Je n’ai pas vraiment eu d’hésitations avant de partir, j’avais étudié la faisabilité du projet au niveau personnel et professionnel. Ça faisait longtemps que j’avais le souhait de partir donner de mon temps et partager mes compétences au service d’un projet humanitaire. Je ne l’avais pas fait avant car j’avais trouvé du travail juste après mes études.
Les doutes que j’avais concernaient surtout la manière dont j’allais me sentir dans un environnement que je ne connaissais pas, et ce que j’allais faire concrètement durant ma mission. Mais je suis partie dans un état d’esprit où cette expérience allait m’apprendre et où je devais me laisser aller pour en profiter un maximum.

Visite d’Essaouira ma ville préférée
Comment s’est passé ton arrivée et ton adaptation ?
Je suis arrivée au Maroc le 18 janvier au soir. Après une nuit passée à l’hôtel de Oujda, je prends la route pour Jerada le 19. J’arrive dans mon appartement, accueillie par ma tutrice de l’association et le propriétaire des lieux.
Après m’être installée, j’avais hâte de découvrir mon nouvel environnement et de faire la connaissance d’une autre volontaire arrivée une semaine plus tôt. C’est avec elle que je fais ma première balade à Jerada et, pour être honnête, c’est à ce moment précis que j’ai pris de plein fouet ce dont on parle beaucoup en formation et auquel on doit se préparer : le choc culturel.
On a beau se préparer, se renseigner, imaginer ce que pourrait être la ville, les gens, etc., entre l’imaginaire et la réalité il y a souvent une différence. En effet, je venais de quitter mon petit confort et je découvre une ville où tout est nouveau : pas de supermarché, des gens qui me regardent passer comme s’ils n’avaient jamais vu d’étrangère… À la fin de cette sortie, je me suis dit que j’allais peut-être mettre un certain temps à me sentir confortable dans cette nouvelle vie.
Mais je sais que je suis une personne qui s’adapte vite et surtout je relativise, car je sais que ce sentiment est normal et temporaire. Et puis surtout, je savais que je serais accompagnée dans mes premiers pas par l’association. Pour finir, nous étions deux volontaires à vivre la même chose, et ça, ça aide.
Ce sentiment n’a finalement duré que quelques jours. Je me suis vite adaptée à mon nouveau quotidien où chaque jour était pour moi une découverte : des courses au souk, au rythme de vie, aux nombreux animaux rencontrés dans la rue. Tout est différent, mais je profite et j’apprends à découvrir la vie marocaine.
Une rencontre ou une situation qui t’a particulièrement touchée ?
La situation qui m’a particulièrement touchée, c’est le jour de mes 30 ans. J’étais arrivée depuis une semaine et je ne m’attendais pas à faire une grande fête puisque personne ne savait que c’était mon anniversaire. Pour marquer le coup, je suis arrivée ce matin-là au bureau avec des petits gâteaux à offrir aux collègues.
L’après-midi, ils m’avaient préparé une surprise avec tous les enfants du centre, arrivés en chantant avec un gâteau à partager. Nous avons ensuite fait une petite fête. Le soir, lorsque je suis rentrée chez moi, ma propriétaire est arrivée avec une surprise et nous avons improvisé une fête sur la terrasse. On a mangé, chanté, dansé… C’était un super moment de partage.
Ce jour restera gravé dans ma mémoire parce qu’on ne fête qu’une seule fois ses 30 ans, et que loin de mes proches, je n’ai pas manqué d’amour ce jour-là !

Une journée à Gafait avec les jeunes du centre des enfants
Qu’as-tu découvert sur toi-même en vivant cette aventure ?
Cette expérience a été l’occasion de me découvrir sur de nouveaux aspects. Je savais que je voulais partir, mais je n’étais jamais restée hors de France plus d’une semaine et je n’avais jamais quitté l’Europe. Je ne savais donc pas comment je vivrais l’éloignement de mes proches, les différences de mode de vie, la solitude…
Cela a été le moment de sortir de ma zone de confort et d’en apprendre beaucoup sur moi-même. J’ai fait des choses lors de cette expérience que je n’aurais jamais envisagées avant, notamment voyager seule et apprécier ça.
Je me suis sentie capable de m’adapter à toutes les situations. Moi qui suis d’un naturel anxieux, j’ai réussi à lâcher prise pour profiter un maximum de cette aventure.
Que dirais-tu à quelqu’un qui hésite encore à partir ?
Si on a envie de le faire, il ne faut pas hésiter. Bien sûr, dans les étapes avant le départ, notamment les dernières semaines, on peut ressentir du stress et commencer à se demander si on n’a pas fait une erreur. Mais c’est la peur de l’inconnu qui parle.
En vérité, l’inconnu fait partie du voyage et c’est ce qui le rend magique, puisqu’il laisse place aux belles surprises !
Et puis, il faut être honnête avec soi-même en sachant que tout ne sera sûrement pas rose pendant le voyage. On traverse diverses émotions avant, en arrivant, pendant et après. Mais si on est bien entouré et qu’on sait à qui se confier — à ses proches ou à l’ADICE — rien ne semble insurmontable.
C’est une expérience que je souhaite à toute personne qui se sent prête à la faire !!
Comment l’ADICE t’a aidée à préparer ton départ ?
L’ADICE m’a aidée à préparer mon départ en étant présent pour répondre à toutes mes questions. Ils sont là pour nous rassurer, pour nous faire penser aux choses auxquelles on ne pense pas forcément.
Par ailleurs, il y a une formation de deux jours avant de partir, ce qui nous donne encore des conseils et nous prépare à ce que nous allons pouvoir vivre et ressentir, notamment les premiers jours.
L’ADICE nous suit avant, pendant et après. Je n’ai pas eu de souci particulier, mais ils sont à l’écoute et peuvent apporter conseils et soutien.

Formation ADICE J-2 avant le départ !
Tu veux ajouter un détail, un souvenir ou une anecdote librement ?
J’ai pleuré avant, car j’avais le cœur lourd de partir. Six mois, ça me semblait long sans mes proches et mes ami(e)s.
Pendant, j’ai été émue par les rencontres, les attentions que j’ai reçues et les supers lieux que j’ai eu l’occasion de découvrir.
Et j’ai pleuré après, quand j’ai dû dire au revoir, quitter la ville et prendre l’avion, riche de cette expérience de six mois où j’ai vécu de nombreuses choses. J’en garderai des souvenirs inoubliables et je retournerai très certainement au Maroc, inchallah !

Carnaval de Jerada
Le projet VOL4PEACE du Corps européen de solidarité, financé par l’Union européenne, est dirigé par le Mouvement pour la paix -MPDL- (Espagne) en partenariat avec ADICE (France) et WeWorld-GVC (Italie), et avec la collaboration de nombreux partenaires locaux. Du Maroc à l’Uruguay, ce réseau de solidarité a montré qu’il est possible de renforcer les capacités des communautés et de promouvoir le leadership des jeunes dans des contextes marqués par les conflits, les inégalités sociales et les déplacements forcés. #VOL4PEACE
Et si c'était toi ?
Rendez-vous en réunion d'information !
Tous les mecredis à 11h en ligne