Leçon d’humilité et futur dans la coopération

Je m’appelle Gloria, et j’ai fait un projet de mobilité au Népal, avec une ONG qui œuvre pour l’avancement des droits des femmes. Ce fut une expérience vraiment enrichissante et cela m’a motivée à poursuivre ma carrière dans le domaine de la coopération et du développement.

Quelles étaient tes principales hésitations avant de partir ?

Mes principales préoccupations étaient surtout liées aux différences culturelles : le Népal est fondamentalement un monde différent par rapport à celui auquel je suis habituée en Europe. Tout est différent, des rues à la nourriture, en passant par les gens. Je suis tombée amoureuse de cet endroit principalement à cause de sa diversité ; il m’a offert un exemple de vie différent, à la fois plus animé et plus calme. Bien qu’il faille un certain temps pour s’adapter, c’est facile de le faire, grâce aux Népalais qui sont toujours si accueillants et prêts à aider.

Le moment où tu as su que tu avais fait le bon choix, c’était…

Je pense que le moment où j’ai réalisé que j’avais fait le bon choix fut lors d’une sortie sur le terrain avec un collègue. C’était un moment aléatoire après le déjeuner où nous nous reposions tous avant de nous préparer à rentrer. J’ai regardé autour de moi et j’ai vu les magnifiques montagnes du Népal. Mon collègue népalais a fait une blague dont je ne me souviens même plus, mais je me souviens avoir ri sincèrement avec eux, et j’ai ressenti un incroyable sentiment de calme et de paix.

Qu’est-ce qui t’a surpris ou bouleversé pendant ta mission ?

Ce qui m’a le plus surprise pendant ma mission au Népal fut la force et la résilience des femmes seules face à une discrimination et une stigmatisation sociale profondément enracinées. Certaines veuves étaient exclues des décisions familiales, privées de biens ou blâmées pour la mort de leur mari. J’avais lu des choses sur ces problèmes auparavant, mais les voir de mes propres yeux fut émotionnellement bouleversant. En même temps, ce qui m’a profondément émue, c’est de voir comment ces femmes, malgré de telles difficultés, s’organisaient, prenaient l’initiative et militaient pour le changement avec le soutien de WHR (Women for Human Rights, l’ONG). Leur capacité à s’exprimer, à se soutenir mutuellement et à monter de petites entreprises à partir de rien m’a appris que l’autonomisation n’est pas seulement une question de politique, mais une question de dignité, de courage et d’action collective.

Si tu pouvais parler à toi-même avant de partir, que te dirais-tu ?

Sois ouverte, sois humble, et sois prête à apprendre plus de la communauté que tu ne pourrais jamais imaginer donner. Cette expérience te mettra au défi, te changera et t’inspirera profondément. Absorbe tout !

Quelle astuce donnerais-tu pour bien préparer son départ ?

Je pense que le conseil le plus pratique que je donnerais est : prépare ton estomac. Le Népal est intense, dans les aspects positifs et négatifs du terme. Dès mon arrivée, j’ai voulu goûter littéralement à tout, une décision qui a immédiatement affecté mon système digestif avec des conséquences peu agréables. Je conseillerais aux gens de ralentir, cinq mois c’est long et il y a du temps pour tout essayer.

Comment l’ADICE t’a aidé à préparer ton départ ?

L’ADICE m’a aidée avec une réunion de préparation avant le départ et une assistance tout au long de la mobilité. Ils ont été présents et très fiables.