Anaïs, 25 ans, 9 mois en Service Civique au Sénégal
Je m’appelle Anaïs, j’ai 25 ans et j’ai réalisé un service civique international de 9 mois auprès de l’ONG ICD-Afrique dans la région du Delta du Saloum au Sénégal.
Contexte du départ
À la suite de mon Master en gestion de projets de solidarité internationale, j’avais une réelle volonté de découvrir le travail de terrain réalisé par une ONG dans le développement communautaire. Je voulais du concret après cinq années d’études et surtout éprouver ma capacité à vivre à l’étranger sur une longue durée. Le service civique a été pour moi un moment de pause pour réfléchir sur mes aspirations personnelles et professionnelles.
J’ai choisi d’aller au Sénégal car c’était un rêve d’y habiter, d’autant plus que ce pays concentre de nombreux projets de coopération internationale. Le Sénégal était donc pour moi un endroit qui m’attirait pour sa culture et son mode de vie, mais qui me permettait également de mettre en pratique mes compétences académiques en gestion de projet.
Mon implication dans le projet « Femmes et Coquillages »
Durant neuf mois, je me suis impliquée pour appuyer l’équipe locale dans la gestion du projet « Femmes et Coquillages » dans le Delta du Saloum.
Ce projet intervient dans 8 villages du Delta du Saloum pour soutenir les femmes récolteuses de coquillages à développer des solutions innovantes, comme la culture des huîtres et l’apiculture, afin de garantir la sécurité alimentaire et la préservation de l’écosystème mangrove.
J’ai travaillé avec l’équipe sénégalaise composée d’ingénieurs et d’animateurs, ce qui m’a permis d’apprendre beaucoup sur les problématiques environnementales auxquelles font face les populations (montée des eaux, salinisation des terres) et les réalités locales comme la compréhension de l’approche genre dans le contexte africain.
Au cours de mon service civique, j’ai participé à de nombreuses missions de terrain, comme la formation des femmes bénéficiaires à l’installation des parcs à huîtres et des ruches. Ces missions étaient très enrichissantes car elles m’ont permis d’avoir accès à des villages reculés, de discuter avec les femmes bénéficiaires sur leurs conditions de travail et de contribuer à faire évoluer les pratiques sur le plan local. Au-delà des missions de terrain, j’ai pu appréhender les différentes phases de la gestion de projet comme la planification budgétaire, le suivi-évaluation et la capitalisation.
Les moyens de transport pour les missions de terrain étaient assez originaux car je me rendais dans les villages avec l’équipe projet en pirogue, en charrette et en taxi-brousse.
Aussi, je me suis impliquée pour l’adoption d’une charte locale protégeant les ressources de l’écosystème mangrove. Avec l’animatrice du projet, j’ai été à la rencontre des autorités administratives pour porter les ambitions de cette charte. Pour conclure cette mission, j’ai participé à l’animation d’un atelier à destination de toutes les parties prenantes du projet pour l’adoption de cette charte. J’ai réellement pris de l’autonomie et de la confiance dans la réalisation de cette mission de plusieurs mois, car j’appréhendais le fait de prendre la parole en public.
Au-delà des missions d’appui au projet « Femmes et Coquillages », j’ai décidé de développer de nouveaux projets dans le Delta du Saloum afin de pérenniser l’Antenne locale d’ICD-Afrique. Je pense que c’est cette initiative qui m’a rendu la plus fière au cours de mon service civique. En effet, après avoir vécu plusieurs mois dans le village de Palmarin, j’ai remarqué que plusieurs ONG travaillaient pour la protection de l’environnement, mais que la question de la gestion des déchets était laissée de côté, alors même que les déchets plastiques envahissaient la plage et la réserve communautaire. Je suis partie à la rencontre des acteurs engagés sur cette question, et j’ai pu identifier les blocages aux projets précédents. Sur cette base, cela m’a permis d’écrire un nouveau projet pour la gestion et la valorisation des déchets plastiques, tout en concertant les populations locales sur leurs besoins.
Mon quotidien dans un village en zone rurale
Du fait de ma mission en service civique, j’ai habité durant neuf mois dans le village de Palmarin, au siège de l’Antenne Saloum d’ICD-Afrique. L’adaptation au début n’a pas été facile car je vivais en zone rurale, à trois heures de Dakar, dans une région dotée de peu de services et d’infrastructures.
Je pense que pour moi la plus grosse difficulté rencontrée a été l’isolement du village. J’ai pu compter sur l’équipe projet de l’ONG qui m’a intégré dès mon arrivée, et sur les belles rencontres que j’ai pu faire dans le village et au cours de mes voyages.
Cette expérience m’a été très bénéfique puisque j’ai fait preuve d’adaptabilité et de résilience pour m’intégrer. Au bout d’un mois à Palmarin, j’ai commencé à prendre mes marques et à découvrir la région.
Je ne m’étais jamais rendue en Afrique subsaharienne auparavant et j’ai été subjuguée par la beauté des paysages naturels dans le village même où j’habitais. Une réserve naturelle était située derrière ma maison, avec des baobabs majestueux, des oiseaux colorés et des familles de hyènes. A quelques mètres de chez moi, j’avais accès à l’Océan Atlantique et aux forêts de mangrove abritant de nombreux oiseaux comme des hérons, des flamants roses et des pélicans. J’ai vraiment été séduite par ces grands espaces naturels et par la bonté et l’hospitalité des sénégalais que l’on appelle « la Teranga » en wolof.
Je suis fière d’avoir pu faire ma place dans ce petit village du Sénégal, de m’être faite connaître des habitants et je suis repartie avec le sentiment de m’être impliquée pour la population locale.
Mes perspectives
Cette expérience m’a fait prendre conscience que je souhaiterais continuer vivre à l’étranger, et en particulier en Afrique de l’Ouest, où je me suis sentie très bien accueillie. Aussi, ce service civique était ma première expérience auprès d’une ONG, et les missions variées que j’ai pu réaliser ont permis de m’assurer que je souhaitais poursuivre dans la coopération internationale.
Aujourd’hui, je prends conscience que mon service civique va être un catalyseur pour ma future carrière. Dans le secteur de la coopération internationale, les expériences de terrain sont très valorisées et j’ai acquis une spécialisation dans les projets de coopération pour l’égalité des genres et l’adaptation aux changements climatiques.
Je recherche un nouveau poste en VSI auprès d’une ONG dans la gestion de projets de coopération au Sénégal ou en Afrique de l’Ouest.
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