Le refuge temporaire de la Villa Adela, Alessandra, EU Aid Volunteers en Bolivie

Je m’appelle Alessandra, j’ai 35 ans et je participe au programme EU Aid Volunteers (EUAV) depuis septembre à La Paz, en Bolivie.

Je suis psychologue et j’ai travaillé à travers l’Europe avec les migrants et les populations vulnérables. J’ai aussi travaillé dans l’aide d’urgence, donc quand j’ai vu les offres de volontariat, j’ai tout de suite été intéressée par une expérience en coopération internationale. Un projet ciblé sur l’attention psychologique semblait parfait pour moi.

A travers le programme EUAV, ma destination était la Fondation Munasim Kullakit, une organisation spécialisée dans le commerce et le trafic d’humains.

Fundación Munasim Kullakita (FMK) est une ONG bolivienne basée à El Alto, ville perchée à 4 100 mètres de hauteur. Elle est connectée à La Paz via un téléphérique (teleférico), qui transporte les passagers dans le ciel ; ce qui m’effrayait beaucoup au début, puisque j’ai le vertige (c’était pour moi, mon premier challenge).

La Paz et El Alto sont deux réalités bien différentes, géographiquement et économiquement : la première se trouve dans une vallée, avec des habitations simples et des escaliers abrupts dans le côté nord ; des vieux bâtiments à l’architecture coloniale et les marchés des sorcières dans le centre ; des gratte-ciels et boutiques de design dans la partie sud de la ville. Tandis que la deuxième s’étend sur un large plateau, avec des routes poussiéreuses et boueuses – selon la saison de l’année – peuplées de minis et de trufis (bus locaux et taxis collectifs), de marchés colorés et d’hommes et de femmes vêtus de vêtements traditionnels, suivant un mode de vie plus modeste que dans la capitale.

La plupart des activités de la FMK se déroulent à El Alto, qui a des taux de criminalité et d’insécurité plus importants comparé à La Paz. El Alto est tristement témoin d’activités criminelles, dont le trafic et l’exploitation sexuelles de jeunes femmes et d’enfants, qui, depuis 2018, est le domaine d’intervention principal de la FMK.

Durant ma mission, j’ai eu l’opportunité de connaître et de travailler sur certains programmes de la FMK : « Casa Luz Verde », qui offre assistance aux migrants vénézuéliens en situation vulnérable ; « Espacio Abierto », qui réalise l’identification et l’intervention auprès des personnes se trouvant à la rue, à haut risque de vulnérabilité ; et « Hogar Trampolin », un refuge temporaire qui accueille des enfants et adolescents, entre 10 et 18 ans, victimes d’exploitation sexuelle.

J’ai surtout travaillé au Hogar Trampolin, et plus spécifiquement en psychologie. Mon job consistait à apporter certaines des thérapies individuelles et collectives, à organiser des ateliers sur des sujets psychologiques et à mettre en oeuvre des techniques d’écoute empathique. Mais j’ai aussi apporté mon support aux éducateurs dans le cadre de l’activité quotidienne, dans le domaine du travail social et de l’accompagnement médical, ainsi que dans le domaine pédagogique avec les cours d’anglais et les devoirs.

Chaque journée était différente, et en tant que volontaire, tu dois t’adapter aux besoins qui surgissent.

Je considère cette expérience EU Aid Volunteer comme très enrichissante, d’un point de vue personnel et professionnel. Remplie de défis, bien sûr, mais travailler avec les filles au Hogar, et de manière générale avec la population, m’a permis de me connecter profondément avec le côté humain de chaque personne. De voir comment ils arrivent à avancer malgré les évènements tristes et traumatiques qu’ils ont traversés, est pour moi très inspirant et m’apporte une perspective différente sur ma vie.

Sans aucuns doutes, je recommanderais le programme EU Aid Volunteers à quiconque souhaite réaliser un travail d’engagement avec une communauté, être en contact avec une culture et une tradition différentes et remettre en question sa zone de confort.