Amélie, une aventure humaine de 8 mois au Maroc

Moi c’est Amélie, enfin officiellement. Je me retourne aussi quand j’entends Imilie, Emilie, Amil, Amy, Amé, Queen A. Je ne me suis pas formalisée.

Chantier internationale : journée ramassage des déchets

Je suis partie en service civique le 21 juin 2023. Plus long jour de l’année. J’ai volontairement esquivé la fête de la musique en France, de peur de ne jamais pouvoir monter dans l’avion. Spoiler : quelle bonne décision.

J’arrive à Taroudant en fin d’après-midi, accueilli par un petit 37 degrés (mon genre de météo). On me demande souvent ce qui m’a marqué en premier. J’ai pas de réponse à révolutionner le monde ou lancer des débats mais je vais vous raconter. En chemin pour l’association, je croise des pastèques. Beaucoup de pastèques, des étalages à n’en plus finir. Mais pas n’importe quelle pastèque. Des pastèques grandes d’au moins 40 centimètres sur 30. Du jamais vu. Un rêve. Ce fut mon premier achat. J’ai tout de suite su que j’allais me plaire.

Gros locaux Amuddu floqué sur le premier mur que je vois. Puis du rose du vert du bleu. On a vraiment la plus belle maison du quartier. J’ai pas eu besoin de pousser la porte pour que l’aventure commence. Elle était déjà grande ouverte ; accueillante. À l’image de toutes ces personnes incroyables que j’allais rencontré pendant ces 8 mois à Amuddu.

Ma jolie porte

D’ailleurs, Amuddu. En Tamazight, la langue des Amazight, le peuple libre ça veut dire voyage. Pour moi ça voulait surtout dire la maison.
J’ai passé mes quatre premiers mois en étant la seule volontaire française. On m’a beaucoup demandé si c’était pas trop dur d’être seule tout ce temps. La première fois qu’on m’a posé la question m’a surprise parce que je ne m’étais jamais sentie seule. J’avais simplement passé quatre mois entouré des mes amis marocains. Ca m’a juste permis de les connaitre mieux. Pendant quatre mois, ils ont été mon quotidien, mes meilleurs amis. Les gens avec qui je partageais mes repas, ceux à qui je me plaignais, avec qui je riais des heures au café et ceux qui séchaient mes larmes. Parce que oui, une mobilité c’est beaucoup de beaux souvenirs, mais ça ne n’empêche pas de douter parfois, d’avoir du mal à s’adapter, de se sentir triste.

Je ne savais pas par quel bout commencer en arrivant. L’autonomie ça a du bon c’est certains, mais ça m’a d’abord vachement poussé dans mes retranchements. Je me suis beaucoup questionnée, j’ai douté, puis je ne sais pas trop comment j’ai fait. Je crois que je me suis juste rappelé que je pouvais y arriver. C’est peut-être le plus beau cadeau que je me suis fait à moi même.

Cette mission on en fait un peu ce qu’on veut. On se rencontre soi-même : ses envies, ses capacités, ses limites et comment les enjamber sans se casser une jambe. Puis on trouve des sources de motivation comme le regard des membres de l’association pleins de confiance qui venait combler là où ça manquait.

Si on veut tout donner pour monter un projet ou une activité il y a toute la place de le faire et les membres de l’association apporteront leur aide sans même avoir besoin de leur demander.

Journée internationale des bénévoles

À vous mes chers amis d’Amuddu : j’aimerais que vous sachiez à quel point je vous admire. Je vous regarde parfois et je me dis « wow » : votre détermination au travail bien fait, les traditions que vous transmettez avec tant de respect et d’engouement. Votre maitrise de toutes les langues du monde, votre passion excessive pour le foot, j’en passe et des meilleurs. Enfin et surtout : votre solidarité, bienveillance contagieuse et votre générosité sans limite. C’est ce avec quoi je repartirai.

MERCI. Pour ces 8 mois de soleil caniculaire dans mon cœur.
J’espère avoir été une aussi bonne amie que vous l’avez été pour moi.

Amuddu c’est vous. Vous étiez ma maison.

Atelier fresque

Plus beau rooftop

Diner à la maison