Ayacucho, un tournant : Mon engagement de 10 mois en faveur des droits humains et de l’agroécologie au Pérou

Par Andrés, volontaire dans le domaine de la communication et du plaidoyer politique à l’Association Pro Derechos Humanos de Ayacucho (APRODEH), Pérou.

Une vocation pour l’humanitaire

Je m’appelle Andrés, j’ai 32 ans et je réside à Madrid, en Espagne. Je viens de rentrer d’un volontariat de 10 mois à Ayacucho, au Pérou, une ville située dans la Cordillère des Andes, dans la région Sud du pays. J’ai effectué mon volontariat dans le cadre de l’initiative du Corps européen de solidarité, volet aide humanitaire. Après avoir terminé mon Master en Relations Internationales et Études Africaines, je cherchais l’opportunité d’acquérir de nouvelles expériences pour grandir professionnellement dans le domaine de la coopération internationale au développement et de l’action humanitaire, et le Corps européen de solidarité m’a offert la meilleure chance de les obtenir.

Sortir de sa zone de confort pour le bien commun

Je me considère comme une personne dotée d’une vocation sociale et aspirant à la fois à contribuer à l’amélioration du développement et du bien-être de la communauté, ainsi qu’à l’autonomisation et à la participation de la société civile dans l’espace public. Le travail au sein d’organisations sociales est l’un des principaux canaux par lesquels je peux aider et apporter ma pierre à l’édifice. De même, le volontariat nous offre l’opportunité d’apprendre, de tester nos capacités et nos compétences, de sortir de notre zone de confort, d’ouvrir nos esprits à de nouvelles cultures, cosmovisions et façons de comprendre la vie, et de développer la communication interculturelle. Toutes ces raisons m’ont poussé à vouloir faire partie de ce projet de volontariat au Pérou.

Au service des droits humains à APRODEH

J’ai pu réaliser mon volontariat au sein de l’Association Pro Derechos Humanos (APRODEH) , une organisation non gouvernementale péruvienne, fondée en 1983 dans le contexte du conflit armé interne. APRODEH se consacre à la promotion et à la défense des droits humains des victimes de la violence politique dans le pays. L’organisation dispose de bureaux à Lima, Apurímac, Huancavelica et Ayacucho. Au fil des ans, ses lignes de travail se sont élargies pour inclure la défense de l’environnement, le genre et l’agroécologie.

Objectifs de la mission : Semences natives et plaidoyer

Mon volontariat au bureau d’APRODEH à Ayacucho a principalement consisté à soutenir les tâches de plaidoyer politique et social et de communication de l’entité. L’objectif principal était de contribuer à la diffusion des résultats et des activités générés dans le cadre du projet de transition agroécologique, ainsi qu’à son positionnement dans l’agenda publique locale et régionale. Le but était de sensibiliser la société civile d’Ayacucho et ses autorités publiques à promouvoir la protection et la conservation des biens communs, en particulier les diverses variétés de semences natives cultivées dans les communautés des hautes terres andines de la province de Huanta. Par ailleurs, nous souhaitions former et renforcer les capacités des familles paysannes, en particulier des femmes et des gardiens de semences. L’idée était qu’elles acquièrent les outils techniques favorisant une meilleure connaissance des ressources phytogénétiques et des pratiques agricoles permettant leur conservation.

Un impact personnel et la valeur de la coopération

Ce volontariat a marqué un avant et un après sur les plans personnel et professionnel. Il a été pour moi l’occasion de mieux me connaître , d’acquérir de nouvelles compétences techniques et sociales , d’approfondir mes connaissances de la réalité sociopolitique du Pérou et de l’Amérique Latine , et de rencontrer de nouveaux lieux et des personnes qui m’ont permis de comprendre le monde d’une nouvelle manière , et de remettre en question de manière critique les cadres mentaux avec lesquels j’analysais la réalité qui m’entourait.

De plus, j’ai pu observer de plus près les efforts déployés par les organisations locales pour contribuer à l’amélioration de leur communauté, ainsi que les obstacles politiques, institutionnels, économiques et de sécurité qu’elles rencontrent quotidiennement pour mener à bien cette mission. Cependant, le plus important est de pouvoir observer de manière rigoureuse et empirique l’impact social positif généré par les projets de coopération développés par ces organisations auprès des populations bénéficiaires , ainsi que le soutien technique et financier qu’apportent leurs organisations partenaires du Nord Global. Pour moi, toute cette expérience m’a démontré la grande valeur de la coopération internationale comme une forme de soutien mutuel pour construire des ponts entre les cultures et les territoires et pour travailler ensemble en faveur de l’objectif du bien commun des peuples.