MIND, un projet européen pour outiller les professionnels face au mal-être des jeunes
Après deux années de coopération européenne, le projet Erasmus+ MIND touche à sa fin. Né d’un besoin de terrain, il a réuni cinq organisations partenaires pour concevoir des outils simples et concrets destinés à aider les professionnels de jeunesse à mieux comprendre, parler et accompagner la santé mentale des jeunes.
Aujourd’hui, cinq ressources libres d’accès voient le jour : une étude, deux guides, un kit de formation et un jeu narratif en ligne.
La réalité du terrain
Depuis plus de 25 ans, l’ADICE accompagne les jeunes dans leurs projets de mobilité internationale, qu’il s’agisse de volontariat, de stages ou de formations en Europe et au-delà.
Ces expériences, souvent riches et formatrices, peuvent aussi être déstabilisantes : choc culturel, perte de repères, solitude, difficulté d’adaptation, ou encore fatigue émotionnelle… autant de réalités que l’équipe de l’ADICE côtoient au quotidien.
À ces défis s’ajoute une évolution plus large : depuis la crise de la COVID-19, la santé mentale est devenue un enjeu sociétal majeur, désignée grande cause nationale en France. Les jeunes, plus exposés que jamais, sont nombreux à exprimer un mal-être diffus, tandis que les accompagnateurs se retrouvent souvent en première ligne sans disposer d’outils adaptés.
Face à ce constat, l’ADICE a voulu renforcer les compétences de son équipe et de ses partenaires : mieux préparer, mieux écouter, mieux orienter.
De cette volonté est né MIND, avec une conviction simple et forte : Parler de santé mentale, c’est déjà en prendre soin.
Un apprentissage collectif à l’échelle européenne
Parce que la santé mentale des jeunes est une préoccupation partagée bien au-delà des frontières, l’ADICE s’est entourée de quatre partenaires européens issus de contextes et d’expertises complémentaires :
- VCS (Macédoine du Nord) – centre de jeunesse engagé dans l’inclusion sociale et la participation.
- Keric (Slovaquie) – structure d’éducation non formelle centrée sur la mobilité et l’apprentissage interculturel.
- JMK (Estonie) – organisation spécialisée dans le bien-être et la formation des jeunes en EFP.
- Plan B Educación Social (Espagne) – association active sur les questions de pédagogie, d’émotions et de travail social.
Ensemble, les partenaires ont confronté leurs pratiques, échangé leurs expériences et co-construit des outils adaptés à leurs différents publics.
Cette diversité a permis d’aborder la santé mentale sous des angles culturels variés, tout en bâtissant un langage commun pour parler du bien-être, de la prévention et du rôle des professionnels de jeunesse.
De la réflexion à l’action : cinq outils pour agir
Fruit de deux années d’expérimentation, le projet MIND aboutit à cinq productions complémentaires, pensées pour être réutilisées et adaptées facilement dans tout contexte éducatif.
Une étude européenne
L’étude européenne, d’abord, offre un état des lieux inédit sur la santé mentale des jeunes et des professionnels dans cinq pays.
Elle met en lumière les besoins, les freins et les leviers d’action : stigmatisation persistante, manque de formation, besoin d’un cadre bienveillant avant, pendant et après la mobilité.
Deux guides pédagogiques
Deux guides pédagogiques prolongent cette réflexion :
- Le guide de promotion aide à créer des environnements positifs et inclusifs, à renforcer la résilience et à encourager le dialogue.
- Le guide de prévention propose des repères simples pour identifier les signaux de mal-être et adopter une posture adaptée sans entrer dans le champ médical.
Un kit de formation
Vient ensuite le kit de formation “Parler santé mentale”, une ressource de 14 heures destinée aux accompagnateurs et aux apprenants.
À travers quatre modules : parler ouvertement, comprendre les émotions, faire face aux difficultés, renforcer la résilience, il offre un cadre structuré pour aborder le sujet en groupe, en confiance.
Un jeu narratif interactif
Enfin, le jeu narratif MIND clôt la série avec une approche ludique et immersive.
Il invite les jeunes à explorer quatre parcours (émotions, vie quotidienne, anxiété et stress) pour mieux comprendre leurs ressentis et découvrir des conseils pour améliorer leur bien-être mental.
Partager, expérimenter, transmettre
Pour célébrer la fin du projet et transmettre ses résultats, l’ADICE a organisé MindUp’, un événement de clôture à Lille le 15 octobre 2025.
Près d’une trentaine de professionnels engagés auprès de la jeunesse se sont réunis pour découvrir les outils, échanger sur leurs pratiques et vivre deux ateliers inspirés du kit de formation, centrés sur les émotions et la résilience.
Cet événement a marqué la fin du projet, mais surtout le début d’une nouvelle dynamique : celle de la diffusion, de l’appropriation et de la poursuite de la réflexion sur le terrain.
Et maintenant ?
Avec MIND, l’ADICE et ses partenaires ont posé les bases d’une culture partagée de la santé mentale dans les champs de la jeunesse et de la mobilité internationale. L’équipe de l’ADICE intégrera désormais ces ressources dans ses formations au départ et dans l’accompagnement individuel des jeunes.
Les outils, disponibles en libre accès, ont été conçus pour être réutilisés, adaptés, détournés : à chacun de s’en emparer.
En deux ans, MIND espère avoir permis de lever des tabous, renforcer les compétences des professionnels et faire émerger une approche collective du bien-être mental.
À lire aussi
Étude : Besoins en santé mentale
Dans le cadre du projet Erasmus+ MIND, une étude a été réalisée dans cinq pays pour mieux comprendre les besoins en santé mentale des apprenants et des professionnels de l’Enseignement et de la Formation Professionnels (EFP), notamment dans un contexte de mobilité internationale.
En savoir plusGuide : Promotion de la santé mentale
En savoir plusGuide : Prévention de la santé mentale
En savoir plusKit de formation : Parler santé mentale
En savoir plusJeu narratif : initiation à la santé mentale
En savoir plusMIND
Le projet MIND vise à renforcer la capacité des professionnels de l’EFP à mettre en œuvre des meilleurs pratiques en matière de santé mentale et à promouvoir le bien-être socio émotionnel des apprenants de l’EFP en mobilité internationale.
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