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6 mois de volontariat au Maroc à Chichaoua

Service Civique
Maroc
6 mois
Association Tildat

Estelle, volontaire en service civique au Maroc, a choisi de faire de son témoignage une expérience unique. Plutôt que de parler à la première personne, elle a imaginé et mise en scène deux une personnages résumant ses sept mois d’engagement au sein de l’association Tildat. À travers ce dialogue, elle vous invite à revivre ses découvertes interculturelles et professionnelles qui ont marqué son service civique.

Estelle en Service Civique au Maroc


Lola et Anna sont deux copines françaises. Lola rentre tout juste d’un volontariat de 6 mois au Maroc dans la ville de Chichaoua.

Anna –   Aloooors??! Comment c’était ??! Tout d’abord je dois te dire : tu n’as absolument pas bronzé hahah. Il n’a pas fait beau ? C’est étonnant…

Lola –   Laisse tomber, c’était très compliqué ! Tu vois la blancheur de ma peau, et tu sais qu’en temps normal je prends facilement des coups de soleil…. Mais alors là c’était du jamais vu ! Même
en sortant 5 minutes à 10 heures du matin en janvier je me prenais des coups de soleil ! Donc j’ai dû inventer de nombreuses techniques pour toujours pouvoir être à l’ombre, c’était un travail à temps plein ! Heureusement que la crème solaire existe. J’en ai même trouvé en SPF 100 ici…

Anna –   Ah mais en partant au Maroc c’était à prévoir ! Surtout dans la région de Chichaoua… Heureusement que tu es partie de septembre à avril, tu as pu éviter les grosses chaleurs c’est déjà ça !

Lola –   Oui ! Figure toi que j’ai même eu froid… Je n’avais pas prévu que les températures baisseraient autant la nuit… Il y avait parfois plus de 15 degrés de différence entre le jour et la nuit, et comme ici les logements ne sont pas particulièrement bien isolés, on ressent directement la fraicheur… Je comprends mieux pourquoi les marocains aiment bien les gros pyjamas bien douillets, et qu’ils boivent beaucoup de thé !

Anna –   Vraiment ? Ce n’est pas un cliché ça ? Tu es en train de me dire qu’ils boivent vraiment que du thé ?

Lola –   Non pas que du thé ! Mais c’est vrai qu’on en boit facilement 4-5 verres par jour… Mais je ne peux pas me plaindre, ils le font si bien ! Et ce n’est pas forcément que du thé à la menthe comme on pourrait le croire. Ils échangent régulièrement les feuilles de menthe contre des feuilles de thym ou d’absinthe…. Par contre, l’élément qui ne change pas c’est le sucre ! C’est d’ailleurs impressionnant de voir les morceaux qu’ils mettent dans la théière au moment de la préparation… Mais au final c’est jamais trop, toujours bien dosé !

Anna –   D’ailleurs comment ça a été à ce niveau ? Par rapport au sucre et plus en général à la nourriture ? Parce qu’il faut que je te dise, t’as ramené quelques kilos en souvenirs du Maroc avec
toi !!

Lola –   Hahaha, je sais, mais tout était tellement bon que je n’ai pas voulu me restreindre ! Et puis tu sais, en dehors de ma gourmandise, partager un repas ici signifie beaucoup plus que de juste se nourrir.

Anna –   Comment ça ?

Lola –   Les marocains sont très traditionnels sur ce point, il est très important pour eux de manger tous les jours des plats faits maison, et de les partager avec tout le monde : famille, amis, invités et
même étrangers ! Ils trouvent que c’est une façon d’accueillir les personnes, et dès que quelqu’un rentre dans une maison il est d’usage de lui offrir un thé ou un café, ainsi qu’un petit casse croûte.

Anna –   Tu as dû te régaler !

Lola –   Oui ça c’est sûr ! Même si au début j’ai dû mettre les choses au clair à un moment. Durant les repas dès que je m’arrêtais de manger on me disait « Kouli ! Kouli Koulchi ! » c’est à dire
« Mange ! Mange tout ! ». Alors je continuais à manger car on m’a expliqué que les marocains veulent toujours que les invités soient parfaitement repus à la fin du repas. Après deux semaines
au Maroc, j’ai dû quand même expliquer à tout le monde que j’allais être ici pour six mois, et que donc il fallait arrêter de me considérer comme une invité. Après cela, ça a été beaucoup mieux hahah !

Anna –   Oui tu as eu raison de leur dire, il faut quand même prendre soin de son corps et surtout écouter son estomac, particulièrement quand on voyage comme ça dans un nouveau pays… D’ailleurs tu n’as pas été malade ?

Lola –   Pas du tout ! J’ai eu beaucoup beaucoup de chance ! Au début j’avais peur pour l’eau, j’avais prévu d’acheter des bouteilles d’eau au quotidien et puis je me suis dis que pour six mois ça allait faire beaucoup de déchets… Alors j’ai préféré commencer à boire l’eau du robinet, quitte à être un peu malade au début, j’allais surement finir par m’y habituer ! Et au final, je n’ai même pas été malade !!

Anna –   Trop de la chance. Bon donc tout était comme tu te l’imaginais ? Bon accueil bonne nourriture et beaucoup de thé ! Est ce qu’il y a des choses de la vie quotidienne des marocains qui t’ont étonnées ?

Lola –   Alors oui il y a eu une grosse surprise ! Le hammam !!! Les marocains y vont une fois par semaine, et y reste entre une et quatre heures ! La première fois qu’on m’a proposé d’y aller, j’étais
très contente, je m’imaginais aller dans un endroit reposant où il fait chaud et où on peut tranquillement s’endormir…. Mais que nenni !! Le hammam est un vrai sport national ! Nous avons
amené absolument tous les produits de douche et de beauté qu’on avait chez nous, et pendant le hammam nous nous sommes frottées, gommées, lavées, savonnées, rincées, et tout ça de
nombreuses fois. Je n’en pouvais plus, j’avais mal au bras à force de frotter ! Les marocains eux ont l’habitude, mais moi au bout d’une heure à m’agiter dans cet endroit chaud j’ai dû m’arrêter car
j’avais peur de faire un malaise ! Et moi qui croyait que j’allais m’endormir… Autre raison pour laquelle je ne me suis pas endormie, c’est que j’avais peur de louper les derniers ragots de
Chichaoua ! Ca pour le coup c’est connu et ce n’est pas un cliché, si tu veux une information il faut aller au hammam, t’es sûr de l’obtenir hahah. Du coup je ne saurais pas te dire si les marocains
restent 4 heures au hammam pour bien se frotter ou pour bien bavarder, surement un bon mix des deux !

Anna –   Hahah, j’imagine, je n’aurais pas tenu sous cette chaleur non plus ! C’est vrai qu’en France on a plutôt l’habitude de rester une heure sans rien faire à siroter un petit thé ! Je suis vraiment
contente pour toi que tu ai pu vivre des moments privilégiés avec des marocains durant ton volontariat. C’est ça la différence entre faire du tourisme et faire du volontariat ! Tu ne découvres pas les mêmes choses, et là à Chichaoua tu as vraiment pu vivre quelque chose d’authentique. Et en dehors de leur vie quotidienne, comment ça se passe le travail là bas ?

Lola –   Ca a été très différent de comment j’avais l’habitude de travailler… Tu sais j’ai beaucoup étudié le management, on m’a dit et redit que quand on montait un projet il fallait faire des
plannings prévisionnels avec des dates butoirs bien définies… Et puis j’ai fais un stage en Suisse et là encore il a fallu que tout soit très carré, les projets rédigés et partagés à toute l’équipe…. Et
bien ici tout a été différent !! Au début j’ai un peu été troublée… Lorsque je planifiais une réunion une semaine en avance, on souriait et m’expliquait qu’on planifiait rarement quelque chose aussi
en avance, et quand je proposais une réunion pour le lendemain, on me répondait « Inch’Allah »…. Alors t’imagines que je ne savais pas si cela voulait dire oui ou non…. Et généralement la réunion avait lieue mais jamais à l’heure dite, il y avait très régulièrement une demie heure voire une heure de retard. Il suffit de le savoir et de le prendre en compte !

Anna –   Oh ça me parait très désorganisé ! Vous avez quand même réussi à monter vos projets ??

Lola –   Et bien étonnement oui, tout à toujours marché ! Ca nous parait désorganisé de notre point de vue de française, mais en réalité ici c’est leur façon de faire, et ça marche plutôt bien ! Au
Maroc ils ne prévoient pas grand chose à l’avance, dès qu’ils ont l’idée ils le font et contactent directement les personnes concernées… Ca peut sembler mal programmé mais au final ça évite de procrastiner, de ne plus savoir ce qu’on a dit la semaine dernière en réunion et ne plus savoir qui devait faire quoi… Tout est dit et fait en même temps ici ! J’ai donc énormément appris grâce à
cette nouvelle façon de travailler, et je crois que je l’aime bien ! Dans mes prochains projets je vais essayer de combiner la « rigueur administrative » qu’on m’a appris à l’école avec « l’action brouillon » que j’ai découverte ici ! Je pense que ça peut donner un très bon mix.

Anna –   Encore un avantage du volontariat !!! Tu ne fais pas que découvrir des paysages et des nouveaux modes de vie, mais également des nouvelles façons de travailler ! Décidément ça te fait
grandir et évoluer sur tous les points. Tu sais quoi, tu me donnes moi aussi envie de faire un volontariat…

Lola –   Tout ce que je peux te recommander c’est de foncer ! Tu es dans l’action, tu as l’opportunité de créer et de mettre en place des projets, dont les résultats sont directement utiles aux
populations visées ! Tu prends également beaucoup en maturité, et cela est un vrai tremplin professionnel !

Anna –   Tu crois réellement que ça aide professionnellement ?

Lola –   J’en suis certaine ! Souviens toi avant mon départ, je ne savais pas quoi faire, je voulais partir travailler à l’étranger mais je n’étais prise nulle part car je n’avais pas assez d’expérience… Et bien grâce à ce volontariat j’ai tout d’abord eu le temps de réfléchir à mon futur professionnel, et depuis que j’ai rajouté cette ligne sur mon CV j’ai été acceptée à de nombreux postes à l’étranger !

Anna –   Waw ! Que du positif ! Allez, je me lance moi aussi !!!

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