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Anatole, 2 mois en Espagne, « à la rencontre »

Corps Européen de Solidarité
Espagne
2 mois
Fromista

Bonjour, je m’appelle Anatole, j’ai 24 ans, je viens de Boulogne-sur-Mer et je rentre juste de Fromista en Espagne, après un séjour de 2 mois où j’ai effectué un volontariat dans le cadre du Corps Européen de Solidarité (CES) pour la mairie de ce petit village de 800 habitants, situé sur le chemin français de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Je suis venu ici premièrement parce que je me sentais perdu, à la fois sur le plan professionnel et personnel, et aussi pour échapper au stress de la ville et à la surcharge de travail, mais aussi afin de participer à des activités qui ont pour moi un sens, dans un environnement calme et naturel. Auparavant, j’avais travaillé dans divers domaines, dans un musée, dans une école, dans un salon de thé, dans la restauration rapide, et ultimement dans un casino. Certains de ces emplois ont été très gratifiants et plaisants, mais cette dernière expérience a été très difficile pour moi, car elle allait à l’encontre de mes valeurs de solidarité, d’entraide et d’humanisme en général. Cela a été le déclencheur pour moi pour trouver le courage de concrétiser cette idée qui était ancrée en moi depuis longtemps, celle de partir à la découverte de nouveaux pays, de nouvelles cultures, de paysages différents, et de savoir ce que je voulais vraiment faire.

Avant d’arriver ici, je savais que le volontariat serait un véritable défi pour moi. Cela faisait 6 ans que je n’avais pas pratiqué l’espagnol, et je ne pensais pas que mon anglais serait suffisant pour communiquer avec mes futurs colocataires et les habitants de la localité.

Lors de mon arrivée, après un long trajet en train, je fus chaleureusement accueilli à la gare par Soraya, notre coordinatrice, puis à la maison par l’une de mes colocataires, Patty, qui m’a fait visiter le village. Je n’avais jamais vécu dans un village aussi petit et isolé, et il est vrai que malgré les nombreux bars et restaurants, la jolie place de l’Église San Martin, et le paisible canal, rester ici tout le temps peut devenir ennuyeux. Cependant, même sans voiture, il est toujours possible de s’évader le week-end en train, en bus ou en covoiturage, et de découvrir les petites merveilles de la Région.

Pour mon premier week-end, nous sommes allés à Santander pour visiter, participer à une fête annuelle sur la plage, et randonner dans la nature environnante avec une autre volontaire Serbe du CES basée à Santander, qui nous a très gentiment accueillis et logés pour la nuit. Ce fût ma première rencontre extérieure au projet, et aussi l’occasion de me rendre compte qu’un peu d’anglais ou d’espagnol, même basiques, étaient largement suffisants pour se faire comprendre et rencontrer des gens.

Pour mon retour à Fromista, ainsi qu’à la réalité, j’ai commencé à travailler à la Maison de retraite, avec María José, qui est aussi ma professeure d’espagnol. Le contact avec des personnes âgées était une première pour moi. Au début, je n’étais pas à l’aise, mais cela s’est amélioré peu à peu, en parallèle avec mon niveau d’espagnol qui progressait également, grâce aux 3 cours de langue que me prodiguait Maria José chaque semaine. Je me sentais donc de plus en plus utile là-bas, ce qui est gratifiant pour moi.

Je travaillais aussi régulièrement à la bibliothèque, ce fût un peu la même chose dans le sens ou le début a été laborieux car l’ordinateur est en espagnol et il m’était difficile de comprendre les demandes des visiteurs. Cependant, j’appréciais l’ambiance en général. Je pouvais parcourir les livres et travailler sur des projets plus personnels lorsque les visiteurs se faisaient rares, et surtout, j’apprenais un peu chaque jour.

À partir du mois de juillet, j’ai également participé à l’école d’été avec des enfants de 4 à 10 ans, en compagnie de deux autres animatrices espagnoles qui y faisaient un excellent travail. Travailler avec des enfants dans une langue étrangère a été une grande source d’apprentissage pour moi, mais parfois aussi de frustration, car je ne pouvais pas m’exprimer et comprendre aussi bien que je l’aurais souhaité. Je ne pouvais pas non plus mettre en pratique ce que j’avais appris en travaillant dans une école en France. Par conséquent, à ma grande surprise, cette expérience a été totalement différente de celle que j’avais eue précédemment.

Parfois, je passais également du temps à l’Office de tourisme, même si cela était un peu difficile car je ne connaissais pas encore très bien la région. Cependant, j’étais déterminé à persévérer, car travailler dans le tourisme pourrait être une option pour mon avenir professionnel.

Certaines matinées, très peu de touristes passaient, cela laissait du temps pour discuter avec eux, ce qui était très plaisant et enrichissant. Une matinée, alors que j’étais seul à l’Office, ce sont plus de 50 visiteurs et pèlerins qui sont venus me rendre visite et ont demandé des informations et conseils. J’ai pu répondre à toutes leurs demandes sans demander l’aide d’autrui, pour la première fois j’étais fier de moi et n’étais pas seulement spectateur ou frustré par la barrière de la langue.

Après quelques semaines de volontariat j’ai effectué mon « Arrival Traing » en ligne, l’occasion de rencontrer d’autres volontaires et de se faire des amis ! J’y ai rencontré Akram, volontaire Tunisien à Burgos, avec qui nous partageons l’amour des échecs, et avec qui j’ai ensuite passé un week-end, et plein d’autres volontaires avec qui je reste en contact.

En conclusion, mon séjour à Fromista en Espagne a été une expérience riche en découvertes et en défis. J’ai quitté ma zone de confort pour m’immerger dans un nouvel environnement, une nouvelle culture, et j’ai trouvé des opportunités d’apprentissage partout où je suis allé. Les rencontres avec des personnes âgées à la maison de retraite, les moments passés à la bibliothèque, et l’interaction avec les enfants de l’école d’été m’ont tous permis de grandir en tant que personne et de développer mes compétences linguistiques.

Ce volontariat a été une expérience de croissance personnelle et professionnelle, et je suis reconnaissant d’avoir eu l’opportunité de vivre cette aventure enrichissante.

Ces 2 mois furent bien trop courts à mon goût, mais à travers ces expériences, j’ai appris que sortir de sa zone de confort peut être à la fois stimulant et gratifiant, et que l’apprentissage et la découverte continuent à chaque étape de la vie. Mon chemin vers la clarté et la réalisation de mes aspirations continue de se dessiner. Je vais désormais chercher un volontariat de longue durée et je suis impatient de voir où cela me mènera ensuite.

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