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Elisa, Marina et Kristo, EU Aid Volunteers en Asie

CES volet Aide Humanitaire
5 mois

Dans le cadre du projet Sustainable Development through Humanitarian Aid Volunteering (SuDHAV 3) du programme EU Aid Volunteers, Marina, Kristo et Elisa ont été déployés 5 mois au Népal et Inde pour partager leurs compétences et connaissances. Leur projet de volontariat arrivant à terme, ils reviennent sur leurs expériences pleines de sens et d’émerveillements…

Elisa, 5 mois en Inde

« J’ai passé 5 mois en Inde, à Bhubaneswar, Odisha, India. Les derniers jours ont signé le clap de fin de cette expérience que j’aurai aimé poursuivre quelques mois de plus. 5 mois c’est court pour ce pays, pour cette région, pour comprendre une culture, pour comprendre les personnalités des personnes avec qui je collabore, pour décortiquer les enjeux du territoire et pour définir les contours d’un projet durable et pertinent avec les individus dont ils se saisiront. 5 mois pendant lesquels différentes phases se sont succédées : phase d’observation, de compréhension et d’adaptation, phase de désillusions, phase de désorientation, phase d’acceptation et d’aisance.

On a toujours l’impression de ne pas faire assez. Le temps m’aurai permis de faire plus. Mais avec du recul et malgré les difficultés, cette expérience a été très positive. J’ai eu un exemple des enjeux auxquels une association locale fait face. J’ai expérimenté un mode de vie différent. J’ai rencontré des personnes ayant des perceptions et des chemins de vie éloignés des miens mais avec qui j’ai pourtant été si proche. Le recul m’a permis aussi d’avoir des idées d’activités que j’aurai aimé mettre en place lors que j’étais en poste.

Ma mission a été de réaliser une enquête sur les impacts des catastrophes naturelles sur les relations de genre et d’identifier les besoins sexo-spécifiques des individus, et une seconde enquête pour définir les problèmes auxquels doivent faire face les femmes de deux villages en milieu rural. J’ai aussi participé et soutenu le projet de construction d’une toilette communautaire et de la plantation de bananiers pour le Self-Help Group. J’espère aussi que mon témoignage, les échanges et ma posture aura permis de générer un début de réflexion autour du féminisme et de l’écologie de manière très large aux personnes avec lesquelles j’ai discuté.

En effet, il est important de comprendre que, dans cette zone (Daspalla District), les perspectives d’avenir des jeunes femmes et filles surtout sont floues et ne permettent pas aux jeunes filles d’obtenir la vie qu’elles imaginent. Ceci-ci s’explique par la situation actuelle globale du pays et de l’Etat mais aussi pour les conditions de vie des populations. En effet, les conditions d’éducation ne permettent pas et ne facilitent pas la continuation des études. Les conditions d’hygiène y sont insuffisantes : il n’y a pas de toilettes, pas de douches et donc pas d’intimité. L’accès à l’eau y est problématique : le village n’est pourvu en eau que par une pompe éloignée des habitations dont l’eau qui sort en période de pluies y est boueuse et non potable. Le risque de violences basées sur le genre y est plutôt important (mariage des filles, violences sur les femmes, droits « culturels » inégaux entre les filles et les garçons et entre les femmes et les hommes).

Le parcours offert par l’EUAV initiative m’a permis d’aller à la recherche du bout de conversation à l’autre bout du monde qui permet de développer sa réflexion et de se confronter à l’inconnu et rencontrer l’Autre. En plus d’un gain de compétences techniques, l’EUAV Initiative m’a offert ce cadre privilégié car il m’a permis d’être immergée instantanément dans l’organisation d’accueil et dans la vie locale.

Ces mots ne représentent qu’un résumé très succin de cette expérience riche. Mes apprentissages et mon vécu ne peut se restreindre qu’à ces quelques mots. »

 

Marina et kristo, 5 mois au Népal à VIN

Marina

« Depuis que j’ai entendu parler du volontariat EUAid, j’avais constamment en tête de postuler. J’ai étudié les relations internationales, et je voulais m’essayer au domaine de l’aide humanitaire. Je voulais aussi me pousser hors de ma zone de confort, confronter mon point de vue, mes connaissances et ma réalité à quelque chose de radicalement différent.

J’ai beaucoup hésité. J’avais un travail qui me plaisait. J’avais d’anciens engagements et de nouveaux projets, et je n’étais même pas sûre de pouvoir me permettre de faire du volontariat. J’avais 35 ans.

Une fois de plus, j’ai ouvert le site. Je ne pensais pas à un pays ou à une région en particulier. Je cherchais un projet où je pourrais utiliser mes connaissances et mon expérience existantes. Lorsque j’ai lu l’appel à propositions de subventions et de collecte de fonds pour le Népal, j’ai su que c’était ma place. Le processus de sélection a été long et plein de nouveaux apprentissages, d’articles Wikipédia comme « Histoire du Népal » ou « Population du Népal ». Tout était nouveau. Je me souviens du premier entretien, de l’engagement de l’équipe pendant la formation à Ede (vous êtes des gens fantastiques !), et de l’excitation de la formation pré-départ quelques jours avant le 8 juillet.

Le jour de l’arrivée était comme un film coloré avec des images comme des montagnes couvertes de forêts denses vertes foncées autour de Katmandou, moi dans un taxi avec une guirlande de soucis autour du cou, dans les rues des femmes habillées en saris, des bouchers, des mécaniciens, des coiffeurs dans un chaos absolu, dans un ordre parfait. J’ai une carte SIM, j’ai internet, je branche l’insecticide, et je prends une douche. Tout va bien se passer.

Je me suis lentement habituée au rythme des journées. J’ai appris à mieux connaître l’organisation. J’ai rencontré des gens dans la campagne d’Okhaldungha. J’ai compris les priorités, les défis, les partenariats, mais aussi les forces de l’organisation. Je suis devenu un membre de l’équipe.

Il y a eu la mousson pendant l’été, et je me souviens de la dernière pluie juste avant que nous allions à Kirtipur pour célébrer l’Infra Jatra. Nous avons célébré le Teej avec la famille de nos stagiaires. J’ai reçu une bénédiction de Dashain dans un village où nous nous sommes joints à la célébration. Je suis allé dans le parc national inondé de Chitwan, j’ai escaladé le Thorung La, j’ai vu la beauté de Bhaktapur, j’ai visité des temples anciens et j’ai rencontré les gens les plus gentils partout où je suis allé. J’ai noué des amitiés et appris beaucoup de choses sur un pays qui peut être difficile à comprendre.

J’ai beaucoup appris au cours de ces presque 5 mois. Je connais mieux la région, je connais mieux le domaine humanitaire et les gens, et je me connais aussi mieux moi-même. Je suis très reconnaissant de cette opportunité ! Du côté de l’organisation de soutien, merci à Charlotte, Elena et Milena, du côté de l’équipe d’accueil à Bhupi, Dinesh, Titlana, Ashok, Didi ! A Kristo, Alessio, et tous les amis sur le chemin ! Il est toujours possible d’apprendre quelque chose de nouveau. C’est votre tour maintenant ! »

Kristo

« Mon chemin vers le volontariat a été à la fois long et court. L’idée de faire du volontariat me plaisait depuis un certain temps et je suivais la page Facebook de MTÜ Mondo depuis quelques années. Et lorsque j’ai donné ma démission à mon précédent emploi et que, le lendemain, j’ai vu MTÜ Mondo publier un appel à candidatures pour un poste au Ghana, j’ai tout de suite pensé que la coïncidence était trop parfaite pour que je ne postule pas ! C’est ce que j’ai fait et, après des péripéties et des formations à Lozen (Bulgarie) et à Roubaix (France), j’ai fini par prendre l’avion pour Katmandou. Mon organisation d’envoi était l’ADICE et mon organisation d’accueil Volunteers Initiative Nepal (VIN). Je suis parti dans le but d’aider VIN dans sa communication et son marketing.

Le temps que j’ai passé au Népal a été très enrichissant et rempli de nombreuses nouvelles expériences et, à présent, de grands souvenirs. Il est toujours intéressant de se retrouver dans de nouvelles situations, mais pour moi, il s’agissait à la fois d’un pays totalement nouveau (puisque je n’étais jamais allé au Népal) et d’un nouvel environnement de travail (puisque je n’avais jamais travaillé pour une ONG) – le potentiel d’apprentissage de nouvelles compétences était donc multiplié par ces facteurs.

VIN s’occupe, comme le dit son slogan, de l’autonomisation des communautés marginalisées dans tout le Népal, mais en mettant l’accent sur la vallée de Katmandou et la région d’Okhaldunga, et ce, avec l’aide de volontaires internationaux. Dans la région de Katmandou, VIN a soutenu de nombreux groupes différents, qu’il s’agisse d’aider les enfants des monastères à apprendre l’anglais, de soutenir les enseignants locaux avec des enseignants du Royaume-Uni ou d’aider les femmes locales à mettre en place des projets de microfinancement pour leur communauté. À Okhaldunga, l’accent a été mis sur le système éducatif local en construisant et en rénovant des centres de développement précoce, des écoles et des bibliothèques) et sur les Dalits marginalisés en leur construisant des réservoirs d’eau, en leur enseignant l’anglais mais aussi de nouvelles compétences artisanales, grâce auxquelles ils pourraient à l’avenir générer davantage de revenus pour leurs familles et l’ensemble de la communauté.

Mon rôle était d’aider VIN dans sa communication et sa visibilité, en l’aidant dans ses tâches quotidiennes, mais surtout en créant des directives qui l’aideraient à être plus visible à l’avenir.

Comme je l’ai déjà mentionné, mon séjour à Katmandou a été très enrichissant, tant sur le plan professionnel que personnel. Professionnellement, cela signifie que tout en essayant d’aider VIN, j’ai également eu l’occasion de me développer en poursuivant ma quête perpétuelle pour devenir meilleur dans les environnements de travail interculturels, mais aussi en apprenant de nouvelles compétences et en renforçant les anciennes avec le large éventail de tâches allant de la création de directives de marque pour VIN à l’aide au recrutement de nouveaux postes. Personnellement, l’expérience a également été formidable, car pendant mon temps libre, j’ai eu la chance de voyager un peu, mais aussi d’apprendre à connaître la culture et l’environnement locaux. Je pourrais continuer à parler sans fin des expériences extraordinaires que le Népal a à offrir, mais si l’on devait n’en retenir que quelques-unes, ce serait probablement les paysages époustouflants au sommet du monde, la nourriture savoureuse et, peut-être surtout, les gens formidables qui vous accueillent à cœur ouvert et avec un large sourire.

Sur la base de mon expérience, je conseillerais sans hésiter à quiconque d’essayer le volontariat à travers l’UE, car il vous permet à la fois d’être utile au monde et à l’humanité et d’apprendre beaucoup. Et d’apprendre des choses auxquelles on s’attendait, mais aussi, de manière encore plus surprenante (et on pourrait dire avec succès), des choses auxquelles on ne s’attendait pas. »

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