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Monika, EU Aid Volunteers au Népal

CES volet Aide Humanitaire

Je suis rentée il y a une semaine. De la dure, poussiéreuse, et chaude ville de Katmandu à l’été ensoleillée dans les parcs de Vilnius. Des montagnes imposantes de l’Himalaya aux ombres tournantes des églises baroques. Des nuages de gens, de la circulation, des bruits d’animaux au silence des cours de récréation vides, les enfants étant partis en vacances à la campagne ou à l’étranger.  

Ma tête tourne encore, alors que je contemple ces huit derniers mois passés à l’étranger. J’ai travaillé pour une ONG locale népalaise, sur son développement organisationnel et son renforcement de capacités dans le cadre du programme européens EU Aid Volunteers. Grands mots pour une grande tâche. De grands objectifs que je m’étais fixés avant le départ, que j‘ai dû au fil des jours, face à la réalité du terrain, revoir à la baisse, remodeler, modifier, tout en essayant de faire de ce monde « un monde meilleur ».

Au départ, les tâches listées sur papier paraissaient claires et simples : aider l’ONG locale avec la formation du personnel, la recherche de fonds, la gestion de projet et le développement des processus internes de planification stratégiques, le budget, travailler avec le personnel et les volontaires, faire du réseautage, s’occuper de la communication et de rapports. Une fois sur le terrain, chacun s’est présenté avec un défi différent. Des personnes externes m’ont fait comprendre qu’il y avait une concurrence accrue pour la recherche de fonds et de bénévoles entre les ONG au Népal qui ne cessent de se multiplier. Les changements dans l’administration publique (la transition vers une fédéralisation du gouvernement centralisé, stipulé par l’introduction du système des municipalités) signifiaient que de nouveaux partenariats devaient être créés et des accords de travail avec le gouvernement devaient être réexaminés. On a dû gérer à la fois les besoins grandissants et les attentes des communautés locales, avec en plus la pression des services des représentants des communautés locales, qui pensent que nos organisations disposent de « beaucoup d’argent » puisqu’elles travaillent avec de volontaires internationaux. Des changements internes pour améliorer le planning de travail des volontaires, les processus d’accueil et de soutien, pour attirer et garder plus de volontaires, et pour renforcer le planning stratégique et budgétaire, la vérification et l’évaluation, ont également ajouté de la pression à mes activités.

Heureusement, je n’étais pas seule sur le terrain ! Lorsque je faisais de la recherche documentaire, de la collecte de fonds auprès des donateurs, du networking, des formations du personnel, de l’élaboration de rapports, communication interne, ou autres activités, j’ai reçu l’aide d’un groupe d’agents locaux dévoués, de manager du programme et du directeur de l’ONG, qui partageaient généreusement leurs expériences professionnelles, leurs connaissances et des idées sur ce qui pouvait être amélioré.

C’est principalement grâce à cette coopération que je suis particulièrement satisfaite des impacts sur le personnel et l’organisation, grâce auxquels une étude approfondie sur le Développement Organisationnel et le Renforcement des Capacités a été préparée. Elle inclut des perspectives importantes et recommandations pour le futur développement de l’organisation, ainsi que plusieurs initiatives telles que : projet pilote des volontaires expérimentés, plan d’action pour l’amélioration de la gestion des volontaires, mise en place d’un réseautage proactif avec des partenaires stratégiques, entretiens avec le personnel et ateliers sur le développement organisationnel et personnel. Ces ateliers ont pour but de favoriser une réflexion sur la gestion du personnel et sur le travail de l’organisation et de chaque individu, les objectifs à atteindre et ce qui peut être changé pour améliorer les activités et les résultats. Enfin, plusieurs formations à destination du personnel et des volontaires ont été organisées sur la collecte de fonds et les propositions de subventions pour leur permettre de faire des demandes à des donneurs externes.

Si les recommandations proposées dans le rapport d’études sont mises en place dans les prochains mois, l’impact sur la communauté devrait se faire ressentir sur le long terme : meilleure gestion de la communauté et des attentes des volontaires, une attention plus grande et plus ciblée sur les besoins de la communauté, une meilleure satisfaction des volontaires à propos de la planification des tâches, de la coordination, du tutorat et soutien, meilleure communication interne et travail d’équipe, charge de travail moins importante, ainsi qu’une amélioration de la continuité, de la cohérence et de la durabilité des projets et des programmes, un meilleur réseautage et une meilleure mobilisation des parties prenantes, une plus grande diversification des financements et des changements de vie en communauté. Il va sans dire que pour ce faire, la structure doit prendre en mains les changements ; tous les membres du personnel, surtout les managers et le directeur doivent s’engager à faire le nécessaire pour la gestion du changement organisationnel.

Je suis très reconnaissante de cette opportunité du programme EU Aid Volunteers qui m’a permise de découvrir une nouvelle culture asiatique, des différences, des différentes éthiques de travail, d’atteindre des défis personnels et de gagner en patience, apprendre des façons différentes de communiquer les mêmes idées, trouver de nouvelles approches créatives pour les formations, accepter de devoir consacrer plus de temps sur certaines tâches, et d’identifier les domaines dans lesquels je pourrais moi-même tirer profit de l’apprentissage (par exemple, comment superviser et motiver des personnes, etc.). Puisque je souhaite continuer dans le domaine du développement et de l’aide humanitaire, cette expérience me sera vraiment bénéfique pour mon futur travail.

En regardant en arrière, je recommanderais absolument cette expérience à ceux qui veulent apprendre davantage dans le domaine de l’aide humanitaire, travailler avec des ONG, tester leur propre persévérance, flexibilité et définir si l’aide humanitaire internationale et le développement est une voie professionnelle possible pour eux. En même temps, je mets en garde ceux qui candidatent à une offre EU Aid Volunteers pour « tenter le coup » (ou qui considèrent ça comme une option « tourisme ») au détriment de la communauté locale ; soyez conscients de vos propres connaissances, vos forces, vos défaillances et faiblesses, et soyez certains d’être motivés à apprendre, flexibles, persévérants et déterminés à réussir malgré tous les challenges, de sorte que l’organisation et la communauté avec lesquelles vous travaillerez pourront bénéficier de votre travail.

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