Porteurs de Projet Erasmus+ – Maison des Associations de Tourcoing

Bureau Erasmus+ 05 janvier 2023

Marion Vidal, chargée de mission projets européens à la Maison des Associations de Tourcoing, a répondu à plusieurs questions concernant un de leur projet de mobilité Erasmus+ Éducation des Adultes.

Pourriez-vous nous présenter votre structure ?

Depuis plus de 60 ans, la Maison des Associations de Tourcoing accueille et accompagne les associations de la ville de Tourcoing et de la vallée de la Lys. Véritable pilier de la vie associative locale, la MdA de Tourcoing est un lieu de ressources, d’échanges, d’éducation populaire et de rencontres à l’écoute et au service des personnes engagées dans la vie associative et citoyenne. Son projet s’organise autour de 3 grandes missions : promouvoir l’engagement associatif, accompagner les dynamiques collectives et coopérer pour faire société.

Ouverte sur l’Europe et le monde, engagée auprès des jeunes – et notamment des moins de 18 ans – actrice de la transition écologique et de la lutte contre les discriminations, la MdA intervient aujourd’hui auprès de 1500 associations et plus de 400 d’entre elles ont choisi d’adhérer.

Grâce à notre solide expertise en matière de vie associative, la MDA met en place des projets pour le développement du territoire et du pouvoir d’agir des habitants. Nous proposons des temps de formations destinés aux porteurs de projets à l’année ainsi que des rencontres thématiques et des temps forts associatifs pour le grand public. Chaque année, plus de 50 formations sont proposées par notre maison et environ 200 bénévoles sont formés.

Nous sommes également impliqués dans plusieurs réseaux : Le Réseau d’Acteurs Locaux Impliqués (RALI), le Point d’Information à la Vie Associative (PIVA), l’Observatoire Régional de la Vie Associative (ORVA) et le Réseau National des Maisons des Associations (RNMA)

 

Quelle est l’expérience de votre structure avec le programme Erasmus+ et quelle stratégie avez-vous adoptée pour le dépôt de votre premier projet ?

C’est en 2017 que la MdA a déposé son premier projet Erasmus+ pour la mobilité des jeunes (Action Clé 1). L’idée est d’aller rencontrer d’autres jeunes en Europe pour découvrir d’autres manières de s’engager, notamment avant 18 ans. Des mobilités ont été effectuées en Roumanie, Italie et en France. Nous avions écrit le projet à plusieurs collègues de la Maison des Associations (chargée de projets européens, animateur jeunesse, directeur) inspirés du projet associatif et de l’accompagnement que fait la Mda Jeunes avec les Explorateurs de l’engagement. Nous avons sollicité nos partenaires par visio pour coconstruire le projet. Nous avons également été accompagnés par la Frappe, dispositif de la région. L’agence Erasmus+ édite des guides pour aider à remplir les formulaires qui sont également d’une grande aide pour mieux comprendre ce qui est attendu derrière les différentes questions.

Un second projet « Young Change Makers Across Europe » a été déposé en 2019, démarré en 2020, avec des partenaires Roumains et Lettons, il a été bousculé par la crise sanitaire mais a tout de même permis de belles découvertes et rencontres.

Nous avons souhaité explorer également le secteur « Éducation des Adultes ». Un projet Action Clé 1 a commencé en 2020 « Peplud », conseillé pour débuter et mieux connaitre le fonctionnement du programme et nos partenaires. En 2021, un projet Action Clé 2 a été déposé « Transition Ecologique et Développement Durable des Associations » avec des partenaires français, belges et espagnols. Il va permettre de créer 4 outils pour mieux accompagner les petites et moyennes associations dans leur transition écologique.

 

Pourriez-vous présenter un de vos projets de mobilité Erasmus+ ?

Le projet AC1 « Peplud, », Pratiques européennes de prévention et de lutte contre les discriminations, est un consortium porté par la MDA rassemblant 7 structures de la région.

L’objectif du projet est de renforcer les capacités des participants à identifier les situations de discriminations afin de mieux orienter ou accompagner leur public victime de discriminations, tant sur le point psychologique, juridique et pratique. Cela se fera par l’utilisation de mesures alternatives extra-judiciaires, la mise en synergie des différents acteurs (société civile, institutions et la justice) pour prévenir les discriminations, une logique de dialogue et de coopération avec les institutions administratives et judiciaires, une capacité à mobiliser les acteurs de la société civile autour de la lutte contre les discriminations et de la rendre visible.

Les activités sont 3 mobilités dans 3 structures d’accueil spécialisées dans l’accueil et l’orientation des personnes victimes de discrimination. Au terme de ces mobilités, il est attendu que les participants acquièrent de nouvelles connaissances et compétences sur le processus d’accompagnement des victimes de discriminations.

Voici le calendrier des activités :

  • Novembre 2021 : 2 jours de formation au MRAX à Bruxelles (Belgique)
  • Mars 2022 : 2 jours de stages d’observation avec Vie féminine à Mons (Belgique)

Une dernière mobilité aura lieu auprès de l’Asbl Espace Sémaphore à Mons (Belgique).

 

Comment sont organisées les mobilités ?

En amont, les personnels et administrateurs des centres sociaux et de la MdA de Tourcoing ont bénéficié d’une formation/action de lutte contre les discriminations.

Pour l’ensemble des participants aux mobilités, des temps collectifs d’information sont organisés par le comité de pilotage du consortium pour présenter la structure d’accueil et le programme des activités, mais aussi pour effectuer un travail pédagogique en lien avec la thématique des discriminations. C’est aussi le moment pour les participants de poser leurs questions, d’évaluer la préparation grâce à un questionnaire de satisfaction anonyme et de se questionner sur leurs attentes en termes d’acquis de compétences et connaissances.

Lors de chaque mobilité, un temps d’échanges à la fin des séjours permet de faire le point sur la réalisation des objectifs. Le premier temps d’échange a été l’occasion de présenter les outils de valorisation des compétences comme Europass, Global Step ou encore Requapass et d’encourager les participants à utiliser ces outils.

 

Qu’est-ce que ce(s) projet(s) Erasmus+ apportent à votre structure et à vos bénéficiaires ?

Pour les participants, ces projets apportent une richesse de par la rencontre d’autres européens, l’apprentissage et le partage de connaissances. Le projet présenté par le consortium s’inscrit également dans une volonté de dynamiser les actions d’un réseau transfrontalier d’acteurs associatifs impliqués dans les thématiques défendues par la Maison des Associations.

Pour la Maison des Associations de Tourcoing, cela permet de travailler avec d’autres structures européennes, se rendre compte que nos modes de fonctionnement sont similaires mais aussi des diversités de mise en œuvre qui apportent de nouvelles pratiques.

Ces projets visent à court terme à renforcer les liens existants et la synergie ; et à long terme à favoriser l’impulsion et la mutualisation d’actions pour toucher le public et offrir une visibilité à l’échelle transfrontalière.

 

Vous avez également une accréditation dans le secteur Éducation des Adultes, y-a-t-il eu une différence entre le dépôt de votre projet court de mobilité et le dépôt de votre accréditation ?

Nous avons déposé le dossier d’accréditation Education des Adultes en octobre 2020. Nous nous sommes appuyés sur les dossiers déjà déposés pour le projet de mobilité, tout en construisant une vision à plus long terme pour le Plan Erasmus.

Le Plan Erasmus permet de se projeter sur plusieurs années à venir, sans forcément identifier directement les partenaires. Cela rendra la demande de prochaines mobilités plus facile. Nous n’en avons pas encore demandé car nos projets précédents ont été décalés avec la crise sanitaire.

 

Comment avez-vous trouvé des partenaires européens et comment travaillez-vous avec eux ?

Nous nous sommes appuyés sur les partenaires du consortium qui mènent déjà d’autres projets européens avec la Belgique et les Pays-Bas. Pour les projets jeunesse, nous diffusons un « Call for partners » sur Otlas ou sur les groupes Facebook dédiés à ces projets.

Pour notre projet de coopération, la rencontre s’est faite avec plusieurs structures intéressées par la thématique de transition écologique en France. Une association belge partenaire a amené le contact du partenaire espagnol qu’il connaissait d’un projet précédent.

En termes de coopération et communication avec nos partenaires d’accueil, nous identifions, dans chaque structure accueillante, une personne ressource référente de notre projet européen. Si des temps collectifs de réflexions s’avèrent judicieux pour affiner le contenu des activités prévues, nous organisons des réunions via visioconférences.

Afin de mener à bien la gestion de projet, nous proposons aux partenaires de se réunir en comité de pilotage qui coordonne tous les aspects organisationnels du projet afin d’assurer le plus de clarté possible. Une convention de partenariat entre les membres du comité de pilotage a pour objet de décrire les conditions et les modalités de collaboration entre les différentes parties prenantes. Nous avons décidé de confier à chaque partenaire des missions distinctes.

C’est donc la co-construction qui permet une bonne gestion, ainsi que des outils numériques comme la visio, ou encore un drive pour partager les informations et documents.

 

Auriez-vous un/des conseil(s) pour les primo-demandeurs qui souhaitent déposer des projets Erasmus+ ?

C’est important de bien formaliser avec les partenaires le fonctionnement pour éviter les malentendus, bien savoir qui gère quoi : l’écriture du dossier, la répartition financière, la logistique. Il est important que tous les partenaires et bénéficiaires aient conscience du cadre du programme Erasmus+ (les règles financières, la communication, les questionnaires, logiciels) afin d’assurer un bon déroulement du projet.

N’hésitez pas à vous faire accompagner par des structures ressources, et à vous renseigner auprès d’autres porteurs de projet, un échange de pratique peut déjà permettre de lever des freins.

Lancez-vous, ce sera certainement une belle expérience pour vous et votre public !